J'allaite
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Illustration de Ummablog

J’allaite ! Et ce depuis presque 13 mois. 

La décision d’allaiter ou non n’a pas du tout été un sujet pour moi. C’est une chose vers laquelle je me suis naturellement dirigée et les recherches que j’ai faites à ce sujet durant ma grossesse m’ont simplement confortée dans mon choix. 

Au début, je souhaitais allaiter bébé durant ses 6 premiers mois, puis ça a duré et ça dure encore un peu 🙂

 

Des débuts difficiles

A la maternité, j’ai eu une montée de lait tardive. Ce n’est qu’au 5e jour post-accouchement que j’ai commencé à voir le volume de mon lait augmenter et sa composition évoluer – du colostrum (liquide jaunâtre) vers le lait (liquide blanc bah comme du lait quoi). Je n’ai pas eu d’engorgement ni de douleurs qui y étaient alors associées. 

Ma problématique se situait donc sur la production tardive de mon lait. La maternité nous a suggéré – ou plutôt on n’avait pas trop le choix – de proposer à bébé du lait artificiel et de tirer en parallèle mon lait pour surveiller d’une part que son volume augmentait bien et d’autre part pour offrir tout de même le lait maternel à bébé. 

Afin d’éviter la confusion sein-biberon, la maternité nous a fourni des seringues pipettes pour donner à bébé le lait artificiel et également mon lait tiré. Pour le coup, le papa s’en est chargé (avec brio !) pendant que moi je tirais mon lait toutes les 3-4 heures (jour et nuit, souvenirs très sympathiques…).

Une fois que j’ai eu suffisamment de lait, c’était parti pour un allaitement exclusif !

Victoiiiiiiiire ! 🙂 Enfin pas tout de suite…

Les 2 premiers mois ont été difficiles pour moi. Je ne réussissais pas à mettre en place (techniquement) l’allaitement. Je tombais là aussi de haut car je m’étais hyper archi méga renseignée à ce sujet pour justement éviter tout loupé (c’est raté !). Crevasses, ampoules de lait et mastites ont été au rendez-vous. J’abusais des bouts de sein et tirer mon lait m’épuisait de plus en plus. Bref, je commençais à me faire à l’idée qu’il fallait que j’arrête d’allaiter et que c’était peut-être pas fait pour moi tout ça…

A ce moment-là, j’ai repensé à une sage-femme de la maternité qui m’avait partagé le contact d’une conseillère en lactation (oui, vrai métier et beau métier !). Je l’appelle et nous avons eu 2 séances ensemble. Elle me montre comment bébé doit prendre le sein. La magie de l’allaitement opère et je peux crier assurément Victoiiiiiiiiiiiire ! 🙂

 

Les avantages et les « j’aurais pu clairement m’en passer » de mon allaitement

L’allaitement (depuis que tout roule) ne m’a offert que des avantages (au-delà des bienfaits nutritionnels pour bébé). En termes de logistique, j’avais la nourriture de bébé tout le temps avec moi et ça ne m’encombrait pas plus que d’habitude – génial, non ? Je n’avais donc rien à calculer ni à m’inquiéter de la quantité de lait à emporter lorsque l’on sortait. Ayant un petit mais réel penchant pour l’anxiété (je le reconnais), ça me convenait donc parfaitement.

Je n’ai pas réussi à faire un stock de lait en le tirant régulièrement. Je pense que j’ai dû faire une sorte d’overdose du tire-lait. Plus sérieusement, cela me fatiguait énormément et me mettait – à la fin de la session tire-lait – dans un état stone que je ne trouvais pas du tout agréable. Donc tant pis, la place dans le congélo que j’ai préparée en amont avec amour sera dédiée à autre chose (au hasard aux pots d’Häagen-Dazs Cookie & Cream ?).

Dans ce bonheur de l’allaitement, et malheureusement, il y a tout de même eu un côté assez chiant : le jugement des autres (on connait, n’est-ce pas ?). Et même si clairement on essaie de s’en foutre, on va pas se le cacher c’est tout de même chiant – très chiant. 

  • Bébé doit avoir mal au ventre ;
  • bébé ne fait pas ses nuits à cause de l’allaitement ;
  • bébé n’a pas assez mangé ; 
  • tu es esclave de ton bébé (WTF) ; 
  • le tire-lait c’est pour les vaches non ? (Hélas, l’abattoir aussi – non un peu violent ça… Ceci dit, aussi violent que l’interlocuteur comparant les femmes utilisant un tire-lait aux vaches ! Donc… Hélas, l’abattoir aussi !). 

Bref, autant de phrases sorties de manière totalement innocente (ou pas, ne soyons pas dupes non plus) mais sans aucun doute par ignorance. Et franchement (hormones ou pas hormones, mais on va dire hormones), ces paroles peuvent te mettre hors de toi surtout quand tu galères déjà au quotidien à prendre ta place et ton rôle de parent.

Pour ma part, je d-é-t-e-s-t-a-i-s entendre quelqu’un me dire que bébé devait avoir mal au ventre ou que bébé n’avait certainement pas assez mangé ou que bébé ne devait pas aimer le goût de mon lait – j’avais l’impression qu’on salissait mon lait (non n’ayons pas peur des mots) et surtout j’étais choquée (n’ayons toujours pas peur des mots) de voir ces gens prendre une place qui ne leur appartient pas. 

Finalement, rares sont ceux et celles qui essayaient de me / nous rassurer et soutenir dans l’allaitement. Là encore c’est pas si facile de s’en sortir sans les foudres d’une maman fatiguée et susceptible sensible. Je me souviens de ma sœur qui m’avait dit un jour – de manière bienveillante – que je n’avais peut-être pas assez de lait et – notre relation très très proche me le permettant – je lui avais envoyé un screenshot d’un article qui énumérait les choses à ne surtout pas dire aux jeunes mamans (allaitantes ou non) – Salut la frangine si tu passes par là, merci de m’avoir supportée les premiers mois ! 👋 #sorry #cœurcœur #jerendrailapareille.

 

La place du papa dans tout ça ? 

Chanceuse, il m’a soutenue du début à la fin dans ma décision d’allaiter. Il ne s’est pas senti mis à l’écart (ses dires) car – qu’on se le dise – la relation avec bébé ne se résume pas à l’allaitement, et heureusement ! Il y a beaucoup d’autres moyens de tisser des liens forts entre papa et bébé (les jeux, le bain, les lectures, les câlins, les fous rires, les bisous, les papouilles bref, l’amour et la présence tout simplement).  

 

Aujourd’hui j’allaite toujours mais bébé et moi savons que c’est la fin – le sevrage de l’allaitement a progressivement commencé et il ne nous reste que la tétée du matin (à laquelle je m’accroche plus que je ne le pensais…). 

 

Le sevrage ? 

Je le raconterai dans un prochain article 🙂

 

Ce que je dirais à ma meilleure amie : Renseigne-toi, fonce et surtout n’écoute que toi.