
« Tu verras, c’est l’instinct maternel », cette phrase résonnait dans ma tête les premiers mois de bébé. J’ai rapidement compris qu’il n’y avait rien d’instinctif dans la maternité.
Si certaines personnes sont davantage à l’aise avec les enfants, l’instinct maternel (s’il existe) requiert à mon sens un apprentissage – qui débute pour les plus motivées, dès la grossesse (peut-être même avant) et pour les autres, à partir de la naissance (peut-être même après).
Pour ma part, j’ai toujours aimé les enfants (à commencer donc par ceux des autres), jouer avec eux était un régal tant dans leur approche très naïve mais surtout amusée du monde que dans leur façon de se comporter si singulière et tellement imprévisible de créativité.
J’avais donc entamé mes recherches sur la grossesse et l’accouchement assez rapidement et j’adorais regarder les vidéos « retour d’expérience » à ce sujet et ce, avant même de tomber enceinte…
Alors, le moment venu je savais ou plutôt je pensais que je l’aurais cet « instinct maternel ».
J’ai vite déchanté.
La première fois, c’est lorsque je n’ai pas su reconnaître les pleurs de mon bébé.
La faim ? La couche ? Les pleurs de décharge ? Une douleur ou une gêne quelconque ? Impossible d’être affirmative, il faut tout tester : alors, on regarde sa couche si elle n’est pas pleine, on fait un massage au ventre pour soulager les éventuelles « coliques » (on n’en peut plus de ce mot, non ?), on donne le sein, bref c’était un peu à celui qui trouvait en premier ce qui pouvait calmer bébé.
Lorsque je me renseignais, je voyais pas mal de personnes affirmant qu’on reconnaissait rapidement les pleurs de son bébé – il existe même des cours à cet effet. Mais lorsque tu te tapes pour la première fois plusieurs heures de pleurs pendant plusieurs soirées, tu te demandes vite si ce ne sont vraiment que des pleurs de décharge et surtout… C’est quoi ces pleurs de décharge petit bébé qui ne fait que dormir et manger la plupart du temps, te décharges-tu de quoi exactement…? Bref, la culpabilité de ne pas comprendre est à son maximum.
(Pour les plus curieuses qui n’ont pas encore eu la chance d’assister à des pleurs de décharge, un article y est dédié).
Ce n’est qu’en observant et construisant la relation avec bébé dans le temps qu’on apprend selon moi non pas à reconnaître les pleurs (c’est vrai, qui peut sincèrement être à 100% sûr du premier coup ?) mais à connaître bébé tout simplement.
Les « anciens » (et pas que) s’étonnent parfois de la multitude de supports offerts aujourd’hui aux futurs ou jeunes parents pour les aider dans l’apprentissage de la parentalité – de la grossesse à la venue de bébé et au-delà.
Certains sont parfois sceptiques – Prenons l’exemple du cours relatif à l’accouchement où l’on vous explique les différentes positions, la respiration lors de la poussée, etc.
Jadis, les femmes se débrouillaient toutes seules et l’idée même de vous apprendre à accoucher peut paraître aberrante tant l’acte se veut naturel ou quasi instinctif.
D’autres, au contraire sont enthousiastes au regard de l’évolution massive des connaissances et de leur transmission.
Je fais, indéniablement, partie de la seconde catégorie. Je trouve formidable que l’on puisse aujourd’hui avoir accès à toute sorte d’informations et je dois admettre que l’immédiateté d’y accéder ajoute un sentiment de sécurité.
Bien sûr, tout n’est pas bon à prendre mais faisons-nous assez confiance pour trier les informations et ne garder que celles qui nous conviennent.
Après tout, bébé est un individu à part entière, il est donc logique qu’apprendre à le connaître (voire peut-être à l’aimer) nécessite du temps et ne peut se réduire à un instinct aussi maternel soit-il.
L’amour ne rime pas avec l’instinct. Ne culpabilisons plus.
Ce que je dirais à ma meilleure amie : Il n’y a pas de véritable instinct maternel, il faut apprendre à te faire confiance et cette confiance s’acquiert avec le temps. La construction et le renforcement du lien avec bébé se fait pas à pas et l’expérience ne joue pas forcément à tous les coups car l’on sait que chaque maman, chaque bébé est différent.e.